Esme a écrit beaucoup de trucs sur ce Tom Jedusor. Jamais je ne saurais tout représenter en images… Surtout que ce n’est pas simple à comprendre. Il faudrait faire une bande dessinée comme il existe chez les Moldus, j’aime pas trop lire ça mais il faut avouer que selon les livres, les dessins sont vraiment magnifiques – même s’ils ne sont pas fait à la main. C’est certainement ce qui les rend plus beaux encore. Mais qu’importe, on est en cours d’Histoire de la Magie de toute façon et je ne suis pas sûre qu’une bande dessinée fasse très sérieux. Quoique, la professeure a l’air gentille, ça pourrait lui plaire. Enfin, il faudrait déjà que tout le monde accepte, et si pour Thomas je n’ai pas d’hésitations, pour la Serpentard j’en ai beaucoup plus. Et puis, il manque deux personnes. Alors une frise illustrée, c’est bien je trouve.

Alors je dessine, à mon avis il faut commencer par les parents. Je ne connais pas leur visage, mais tant mieux parce que c’est toujours long à faire des visages et on n’a pas trois heures devant nous. Je fais donc deux adultes de profil, avec au milieu une fiole de potion rose. Rose, parce que les cœurs de l’amour c’est rose, parce que l’amour c’est rose : il suffit de regarder à la bibliothèque la partie intitulée "romans à l’eau de rose" qui veut dire histoires d’amour. Donc l’amour, c’est rose, vous suivez ? Si jamais je fais la potion bleue – plus belle couleur au monde pourtant – personne ne comprendra la signification… Bref. C’est simple à comprendre là, même un élève un peu bête ou inattentif verra de suite la signification. Puis avec le dessin, il y aura les explications écrites donc tout sera parfait.

Et après ça ? Après ça, plus de parents, juste un bébé tout seul dans un orphelinat. Ça doit être bizarre de ne pas avoir de parents. Sauf qu’il ne les a jamais connus, alors peut-être qu’il n’était pas triste ? J’en sais rien. Dommage qu’il soit mort, je n’aurais jamais ma réponse. Remarquez, les enfants sans parents doivent bien exister encore. C’est triste mais c’est ainsi… Je ne suis tout de même pas sûre que ce soit une bonne idée de leur demander s’ils sont tristes de ne pas connaître leurs parents ou si ça ne les embête pas tant que ça. Peut-être que ça dépend de leur vie à l’orphelinat ? Peut-être. Qu’est-ce que j’en sais moi, je ne suis pas eux. Par contre, je suis curieuse de savoir. Enfin, je pense ça mais je n’ai pas envie que ça m’arrive. Même si je ne les vois pas beaucoup, je les aime bien mes parents.

C’est une voix à côté de moi qui me tire de mes réflexions, me faisant un peu sursauter. Que se passe-t-il ? Ah oui c’est vrai, on fait un travail de groupe. Plutôt de trio en l’occurrence, mais passons. La Serpentard semble bien satisfaite de son travail, à l’écouter on dirait même qu’elle est vraiment contente. C’est vrai qu’elle a super bien travaillé, je hoche la tête en souriant avant de poser le regard sur mes quelques notes tandis qu’elle nous demande où est-ce qu’on en est. J’ai écrit beaucoup moins qu’elle… Mais d’un côté, j’ai aussi commencé la frise. Et puis je suis en première année. Enfin non, ça ce serait l’excuse d’un mauvais élève ! C’est mal de penser ça, Elida. «Heu… J’ai pris quelques notes du livre que j’ai lu…» Je montre mon parchemin pas rempli avant de tourner la tête vers Thomas qui, tout sourire, nous annonce qu’il a lu un livre presque entier mais ne sait pas ce qui va nous être utile. Je hausse les épaules : c’est pas grave. On a bien travaillé.

La fille semble malgré tout contente de ma frise chronologique. Ça me fait plaisir de savoir que c’est "cool", ça veut dire que j’ai fait du bon travail ! Je souris, timidement. Pour moi, c’est comme un compliment. Est-ce que s’en est un vrai ? Je ne sais pas, mais je ne demanderais pas. Je murmure un «Merci» toujours timide avant de l’observer surligner des trucs sur sa nouvelle feuille. C’est pas très sorciers, des surligneurs… Mais ça me va, elle ne pourra pas me détester parce que je suis née-moldue vous voyez ? De toute façon, on n’est pas là pour parler de nos ancêtres – que je ne connais même pas ! Alors je hoche à nouveau la tête lorsqu’elle me dit d’ajouter ce qu’elle vient de mettre en couleurs. Elle a raison, on ne doit pas avoir encore beaucoup de temps et d’après moi, ce n’est pas grave s’il nous manque quelques détails. On a de quoi faire une belle frise !

Je passe la feuille à Thomas qui a commencé à recopier les dates d’Esme. Normalement, il ne devrait pas faire d’erreur tant qu’il n’inverse pas les dates. D’abord les parents, après l’orphelinat, après le fameux Albus Dumbledore, puis Poudlard. La plus grande semble vouloir nous résumer la vie de petit de Tom, alors je l’écoute attentivement, restant perplexe devant le vocabulaire employé. Je parle bien anglais, mais apparemment il me manque des mots encore… Bouquin, barré, rengaine ? Heureusement, j’ai compris un peu l’histoire de Tom grâce à ma lecture donc j’arrive à suivre. Je hoche la tête en silence : oui c’est ça, mais j’espère qu’on l’écrira mieux sur notre frise… Ce n’est pas ainsi que je raconte une histoire moi. Certes, ce n’est pas tellement une histoire, c’est plutôt une biographie mais pour rendre la chose intéressante autant la voir comme une histoire. Parce que moi, je préfère les histoires plutôt que l’Histoire.

La fille semble avoir terminé. Elle a oublié la vie de jeune adulte de Tom, avec sa tentative d’emploi en tant que professeur de Défense Contre les Forces du Mal avant d’être employé je sais plus trop où pour finalement retenter le poste de professeur qui lui est à nouveau refusé. Oh ! J’ai bien suivit mon livre ! Je suis contente de moi. Mais devrais-je en parler à la Serpentard ? Elle a l’air si sûre d’elle, si… Peu bavarde. Comme moi, mais peut-être en pire encore. Alors je me contente de retourner à mes dessins, disant juste «Il n’y a plus qu’à faire le propre puis ce sera terminé.», même si ce sera un peu long. De toute façon, toutes les notes mises en commun rendent un truc bien complet. Thomas écrit, je dessine, et Esme a fait la plus grosse partie des recherches : je trouve ça bien satisfaisant ! On a bien réussit notre travail d’équipe, même si ce n’est pas tellement ainsi qu’on a commencé.

Il vaut mieux tard que jamais, n’est-ce pas ce qu’on dit toujours ? D’ailleurs, la plus grande semble se dire la même chose car la voilà qui change soudainement de sujet tandis que je commence un nouveau dessin. Est-ce que ça va nous ? Je lève rapidement le regard vers elle, ne sachant pas comment interpréter cette question pourtant simple. Essaie-t-elle soudainement de se sociabiliser ? Demande-t-elle ça par politesse ? Ou parce que la question l’intéresse ? Qu’importe ? Mon camarade Gryffondor, entre deux lignes de recopiage, lance joyeusement qu’il va bien même s’il n’aime pas tant que ça l’Histoire de la Magie. Je souris un peu. Thomas, lui, n’a pas de soucis pour être sociable. Je lui fais tout de même signe de ne pas parler si fort – et encore, il a bien tenu jusque là ! Puis je regarde à nouveau la Serpentard pour dire dans un chuchotement «Je vais bien aussi, merci. Et toi ?» Simple phrase de politesse qui devrait suffire. Elle veut essayer d’être gentille ? Et bien, je suis capable de faire de même !

« Je vais bien aussi, merci. Et toi ?»  lui avait lancé sa jeune camarade.
Elle lui avait répondu tout doucement, si bien qu’Esme avait faillit ne pas l’entendre.
Le gryffondor avait dit ne pas trop aimer l’histoire de la magie.
Qu’allaient-ilspouvoir se dire ensuite ?
« Super, moi aussi ! » Dit Esme presque trop enthousiaste à la Serdaigle puis
« Moi je trouve ça très intéressant. Quand je me rappelle qu’il y a à peine 4 ans je ne connaissais rien de tout ça, je me dis vraiment encore plus que cette Histoire des sorciers et de la magie en générale est géniale. »Elle lança un dernier sourire avant de se replonger dans sa troisième feuille.

Quelques minutes plus tard, elle entendit la prof leur dire qu’ils n’avaient plus que 15 minutes pour tout recopier au propre.
Elle regarda, inquiète ses deux camarades de tablée
 « Ils sont où les deux autres ? Ils croient que c’est ça un travail de groupe ? Moi aussi ça m’énerve de faire des groupes mais on s’adapte nan ? » murmura-cria Esme.
Ou en étaient les autres groupes? Avaient-ils eux eu tous les membres de leur groupe présent ?
Car la, celui ci battait de l’aile avec deux personnes absentes, pensa Esme.

Mais elle regarda ensuite ses feuilles, celle du Thomas qui avait presque finit de tout recopier, et celle d’Elida qui avait fait de jolis dessins.
C’était en fait pas trop mal

« Tu penses que tes dessins on les découpes pour les coller sous les paragraphes concernés ou on les donne à part ? » Demanda-t-elle du ton le plus aimable possible.
Après tout, ces deux là étaient présents, et leur travail avait au final l’air plutôt complet.

 « Bon, ducoup pour ma troisième et dernière feuille, je vais directement écrire proprement pour la fin de la vie de jeune adulte de Tommy. Comme ça on ne perd pas de temps »

Elle se relança dans son livre, dans ses recherches. En 15 minutes, elle espérait finir à temps.

On dirait que la proposition de Ben n'a pas soulevé l'enthousiasme général. Tant pis. Pour une fois j'étais prête à le suivre dans un de ses délires. C'est donc dans un silence relatif que je poursuis mon travail. Lorsque j'estime avoir recueilli suffisamment d'informations, je commence à sortir une poignée de crayons de couleurs de mon sac.

J'ai toujours aimé décorer mes cahiers, je passe plus de temps à les rendre "beau" qu'à recopier du contenu dedans. J'imagine que c'est une manière à moi de retenir mes leçons ... ?

Je prend donc une belle feuille de papier rose (ma réserve personnelle) et commence à tracer une flèche dessus, que je commence à graduer. J'ai envie de résumer nos recherches par une frise chronologique. Je me hâte une fois la flèche faite de recopier les événements qu'on a trouvé. Autumn m'aide en me soufflant les dates et les événements que j’interprète un peu à ma sauce. J'espère ne pas trop me tromper sur les dates ou l'interprétation de ce qu'on a lu en diagonale (Ben oui, en une grosse heure, vous vous doutez bien qu'on a pas eu le temps de tout lire dans le détail !)

Le temps que je consacre à tout ça, je me coupe complètement de ce qui se passe autour. Le temps presse, faire quelque chose de beau en si peu de temps, c'est un défi. J'ai vaguement conscience que de leur côté, Ben et Morgana sont peut être en train de faire quelque chose qu'ils joindront éventuellement à ma frise. Du coups notre groupe est pas top coordonné mais au moins on aura produit quelque chose.

Lorsque le temps imparti s'écoule, je suis fière de pouvoir poser au centre de notre table notre petite réalisation. Le nom de Lilou et le miens y figurent déjà. Je relève le regard vers les autres.

-Regardez, j'ai fait ça ! Vous pouvez mettre vos noms dessus si vous voulez.


J'aurais aimé pouvoir faire plus, plus beau, plus précis ... mais je ne disposais pas de davantage de temps !

Daisy semble partante pour mon idée brillantissime ! Je lui adresse mon plus beau sourire en réponse, mais les autres ne semblent pas partager notre enthousiasme. Finalement, ma belle pièce de théâtre tombe à l'eau. Bras croisés sur la poitrine, moue boudeuse, j'observe mon groupe travailler sans avoir vraiment envie de l'aider. C'est que la seule chose qui pouvait rendre tout ce travail intéressant, c'était de le jouer sur scène, avec de magnifiques costumes. Là... C'est tout simplement ennuyant.

Je tape du pied par terre, je ne sais pas quoi faire. J'ai envie de bouger, de sauter de table en table, mais y'a Miss Underlinden qui surveille, et même si elle est gentille, je doute qu'elle laisse passer de telles frasques. Je bondis alors sur mes pieds, fais le tour des rayonnages de la bibliothèque, je fais semblant de lire des titres alors même que mon cerveau tourne en boucle sur mon envie de bouger, de crier, de me montrer. Finalement, j'attrape un gros bouquin. Un illustré sur la bataille de Poudlard. Illustré en noir et blanc.

J'attrape la page qui montre la mort de Voldemort, quand il se décompose dans les airs. C'est bien, ça bouge, mais c'est tout triste sans couleurs. Alors j'arrache la page d'un coup sec, pour aller me mettre au travail. J'attrape des feutres, pour faire la plus belle oeuvre d'art qui soit. Est-ce que Voldemort se retrouve avec une robe jaune et le teint rougeâtre ? Oui, tout à fait. Est-ce qu'il s'envole en morceaux de toutes les couleurs aussi joyeux que des confettis ? Oui, également. Mais c'est vraiment magnifique.

Je mets le nom de tous les gens du groupe dessus. Et, me doutant que personne n'apprécierait le fait que j'ai mutilé un livre, je le cache derrière moi en observant le travail effectué par Daisy.

- Fantastique, c'est parfait, y'a plus qu'à rendre le tout !

Et moi, je donne directement mon joli coloriage à Miss Underliden. En précisant bien :

- C'est pour illustrer la fin !

Sourire innocent. Heureusement que c'est bientôt fini, je m'ennuie.

Ah, la politesse, la gentillesse, la société… C’est fou ce qu’une personne semble changer lorsqu’on accepte de discuter un petit peu. Le Serpentard semble contente que Thomas et moi lui répondions, en tout cas elle a une voix plutôt enthousiaste lorsqu’elle dit qu’elle va super elle aussi. Je souris, satisfaite par cette réponse. Si elle va bien, c’est qu’elle n’est pas trop mécontente de ce travail de groupe que l’on fait. En même temps, on a bien avancé. Suffisamment avancé pour qu’Esme veuille bavarder un peu, expliquant qu’elle trouve cette matière très intéressant car elle n’y connaissait rien avant d’entrer à Poudlard – c’est la traduction de ses paroles légèrement complexes avec le presque quatre ans. Je n’ai pas envie de lui demander en quelle année elle est, ni même d’essayer un calcul, et puis ce n’est compliqué à comprendre au final. Le plus important à savoir est qu’elle adore l’Histoire de la Magie, et c’est certainement pour cela qu’elle est très concentrée sur ce devoir. Je ne réponds rien, n’osant pas lui dire que toutes ces dates ne m’intéressaient pas tant que ça. Pourtant, la façon de travailler de la professeur me fait aimer un peu plus l’Histoire, bien que je préfère les histoires en général. Je n’ai rien contre les nombres, mais sérieusement… Je ne vois pas l’utilité de connaître toutes ces dates ni tous ces gens soit disant importants. Je n’ai malgré tout pas envie de risquer de vexer Esme, alors je me contente d’un léger sourire tandis qu’elle se replonge dans son livre – enfin, elle n’y plonge que le regard et pas elle tout entière, elle aurait eu l’air idiote sinon.

Je continue mes dessins, ne relevant la tête que lorsque j’entends soudainement la voix de la professeur s’élever dans la bibliothèque pour annoncer le temps qu’il nous reste avant de rendre le devoir. Elle explique comment faire : recopier au propre ce qu’on a, donner les petits détails, poser sur la table qu’elle tapote notre parchemin rédigé avec tous les noms de notre groupe écrits dessus. Ah ! On a deux problèmes là. D’abord, j’ai fait une frise chronologique, avec des dessins dessus. Ça va pas du coup ? Cette idée m’attriste un peu, je me suis bien appliquée et j’aime quand c’est illustré. Et ensuite… Le groupe ? On est trois sur cinq. Comment faire ? Mettra-t-on les noms ou pas ? Dira-t-on qu’ils ne se sont pas montrés ? Je trouve toutes ces questions un peu embêtantes, dérangeantes. J’hésite entre le politesse pour les deux absents et celle pour les trois travailleurs : où sera la justice ? Il y a la gentillesse pour les deux autres qui n’ont rien fait, sauf que ce serait les remercier de leur travail qu’ils n’ont pas fait. Je ne sais pas si Esme se pose également ces questions-là, mais elle a raison, ce n’est pas un travail de groupe. Peut-être n’aiment-ils pas ce genre d’exercices, mais est-ce que moi j’aime ? Non, évidemment. Et apparemment, la Serpentard non plus. «Je ne sais pas ce qu’ils font, mais ce n’est pas trop grave : on a bien avancé, c’est l’important je trouve ! Si on avait été en retard, ç’aurait été plus embêtant. Peut-être qu’on devrait dire à la professeure qu’on ne sait pas ce qu’ils ont fait ? À la fin du cours bien sûr, là il faut finir.»

Contente de moi, je retourne à mes dessins. Proposer des solutions c’est bien, rassurer quelqu’un c’est bien, mais finir le devoir c’est mieux. Même si je ne sais pas comment faire pour ajouter mes dessins aux différents paragraphe de texte… La professeure ne voudra certainement pas de ma petite frise vu qu’elle veut une rédaction, et je trouve que ce serait bien plus joli avec des illustrations. C’est là que la plus Serpentard se révèle être vraiment vraiment très gentille, me demandant si on découpe les images pour les coller ou si on les donne à part. Bien sûr, voilà la solution ! Découper pour coller, ce sera le mieux, le plus joli, le plus pratique. Les garder à part serait risquer de les perdre et de ne pas penser à les regarder, et je ne veux pas risquer ça. J’y tiens moi, à mes dessins ! «Je vais les découper pour les coller, c’est une super idée !» Je souris à la plus grande qui semble réfléchir plus que certaines personnes de son âge que j’ai déjà observé. Je m’attelle au dernier dessin, hochant la tête à l’intention de cette fille qui explique comment elle va procéder pour la fin de ses recherches. Écrire directement au propre me semble être une parfaite solution afin de ne rien oublier de rendre. Bien, maintenant que tout est décidé, je jette un regard rapide vers Thomas qui a presque terminé. Plus que quelques phrases pour lui, et moi j’en suis au dernier au dessin pendant qu’Esme continue ses recherches.

Pendant que je dessine, une voix près de nous s’élève et parle de notes que l’on peut ajouter au devoir. Curieuse, je lève la tête pour voir le Serpentard géant qui semble s’adresser à Esme. Alors attendez, je calcule, je réfléchir… Ah ! Serait-ce lui, Fañch ? On dirait qu’il a travaillé. Je souris, contente de voir qu’il vient nous aider. On va certainement pouvoir rendre un devoir complet maintenant ! C’est une chance. Je laisse la Serpentard s’en occuper pour retourner à mon dessin : c’est important les illustrations. Et quand j'ai terminé, je me penche au-dessus de mon sac pour fouiller un instant dedans. Ce qui est pratique quand on est né-moldu, c'est qu'on a plein d'objets utiles avec soi. Peut-être que les Sorciers ont des sortilèges pour ça ? Certainement. Mais entre le fait que je sois une première année et le fait que ma magie fonctionne mal, je ne les connais pas. Alors je sors une paire de ciseaux et de la colle - il n'y en n'a pas beaucoup mais assez pour coller mes trois dessins. J'en aurais bien fait un dernier, mais le Basilic m'a pris beaucoup de temps. Tant pis ! C'est déjà bien. Et quand j'ai terminé, je tourne la tête vers ma voisine : «Tu as finit ?» Je crois que les quinze minutes sont maintenant écoulées, heureusement elle a terminé et je peux récupérer les feuilles pour les amener sur le bureau de l'adulte. J'espère  que ça lui plaira !

Devoir:

Yes ! Rendu à temps et en heure. Tout juste Auguste. La prof nous donne tous congés .. sauf à Benedict qui visiblement a arraché une page de livre (Quelle idée quand même ! Et en plus il l'a montré à la prof ... des fois je me demande si on vit dans la même réalité lui et moi.)

Je tiens pas à m'attarder ici plus que ça ! Dehors il fait beau, la pelouse du parc m'appelle ! Vite je remballe mes affaires et viens rappeler à Morgana, Arthur et Lilou leur engagement.

-Hey ! On avait dit qu'on aller jouer au ballon. Ça tient toujours .. ? Ou Arthur va encore inventer une crampe pour cacher qu'il a les pieds carrés ... ? Petit taunt des familles. Je sais que ca se paiera sur le terrain ! Mais je suis prête à relever le défi. Il ne fait pas peur le gaillard, même si il est plus grand et me bouscule facilement pour récupérer la balle. Je compense en étant plus combative sur les dribbles.

Je m'approche d'Elida à qui on avait aussi proposé. -Hello Eli. Ca a été le cours ? T'as envie de venir avec nous ? Je lève les yeux et remarque que d'autres élèves m'entendant peut-être. C'est sûr, j'ai proposé aux gens que je connaissais de venir, mais dans le fond, ca fait peut être un peu "sectaire", non ... ?

-Si quelqu'un d'autre veut venir, il est le bienvenu aussi. On va jouer à la balle moldue dehors !

Esme avait tout réussi à finir à temps. Elle était ravie du travail qu’ils avaient rendu. Ils avaient même eu une petite surprise lorsque Fanch était venu leur donner quelques petites phrases à écrire. Elle s’en fut donc ranger tous les livres que qu’elle avait emprunté, un par un, et les regarda presque tendrement.  Elida s’était levée afin de rendre le devoir à la prof, et Esme ne tarda pas à la suivre, extrêmement satisfaite.

Une jeune fille de son âge environ, qu’Esme a déjà eu dans de nombreux cours approche Elida en lui proposant quelque chose. Esme essaye de ne pas écouter, après tout ça ne la regarde pas. Puis la jeune fille commence à parler un peu plus fort, comme si elle voulait qu’Esme entende, mais comment être sûre ?

« Si quelqu'un d'autre veut venir, il est le bienvenu aussi. On va jouer à la balle moldue dehors ! » 
Esme la regarda du coin de l’œil, -et seulement du coin de l’œil. Qu’est ce que c’était que ça la balle moldu ? Du football ? Du basket ? Il y avait un milliard de sport avec une balle ! Et Esme ne savait pas si elle avait vraiment été invitée à participer ou non, d’un autre coté, elle ne voulait pas être impolie. Elle repondit donc avec une voix anormalement assurée « Pourquoi pas. »

Après toute cette bibliothèque et cet étirement de neurones, une petite montée cardiaque ne pouvait pas lui faire du mal. Surtout si ça signifiait le faire avec d’autre gens qu’elle seule.

Ah tiens ... ? A ma grande surprise une élève que je connais pas vraiment accepte. Je la détaille quelques instants avec une bienveillante curiosité avant de répondre avec un franc sourire.

-Super ! Moi c'est Daisy ! On va jouer au football. On utilise le terrain juste à côté de la tour de l'horloge, tu vois où ? Le temps de passer se changer et tu peux  nous y rejoindre si tu veux !

Mon message délivré et avec la satisfaction de n'avoir laissé personne de côté, Je me dirige vers la sortie de la bibliothèque , mon sac jeté sur l'épaule. Je tapote au passage l'épaule d'Arthur quand je passe à proximité de lui.

-Debout monsieur l'endormi ! Le cours est fini !

Et je sors d'un pas enthousiaste.  J'ai hâte, je sens que cette partie va être d'enfer !

La professeure me dit merci. Pourquoi me remercie-t-elle ? C’était notre travail, c’est normal qu’on le rende, non ? Je dirais que si, mais peut-être que non, je sais pas, en fait c’est pas important. Je souris à l’adulte, comme elle sourit ça veut dire qu’elle est contente, j’espère que la lecture et les dessins lui plairont. Au moins elle y fait attention, je la vois les ranger dans son sac pour ne pas les abîmer ni les perdre. Et puis c’est terminé, elle dit qu’on peut y aller sauf un certain Ben qui doit aller voir la bibliothèque. Qu’est-ce qu’il a fait encore celui-là ? Ben, c’est multi-noms, au cas où vous n’auriez pas suivit. Moi j’ai suivit pour une fois, je suis contente.

Je m’apprête à partir, mais je vois Daisy s’approcher de moi et je me rappelle du début du cours, lorsqu’on était encore dans la salle d’histoire. Le foot ! Je souris timidement en entendant la Poufsouffle me parler. Je ne sais pas jouer au foot, d’ailleurs je trouve cette activité un peu bête. Sérieusement, ça sert à quoi de courir après un ballon pour le lancer dans un filet ? Je ne vois pas l’intérêt de faire ça. Mais que Daisy me propose me fait plaisir – c’est étrange, non ? Elle est gentille, et je crois que ce serait malpoli de ma part de refuser. Je peux toujours en faire un peu et arrêter si je n’y arrive pas, non ? Je suis sûre qu’essayer est déjà un bon début.

Alors je hoche la tête pour dire que le cours s’est bien passé, en plus c’est la stricte vérité, et j’ajoute «Oui je veux bien venir avec vous ! C’est gentil de proposer, merci.» Et oui, n’oublions pas la politesse… D’ailleurs, la plus grande l’est aussi car elle propose aux élèves autour de nous de venir. Elle aurait pu parler de foot tout simplement, il y a plein de jeux moldus avec une balle. Mais peut-être que les Sorciers ne savent pas ce qu’est le foot. Mais bon, je sais de quoi elle parle c’est déjà ça. C’est assez étonnant qu’elle propose comme ça à tout le monde, on ne connaît personne. Enfin, je ne connais personne, peut-être que Daisy si ? J’en sais rien.

Esme, la Serpentard qui a travaillé avec moi, semble aimer l’idée. Je me demande combien d’élèves viendront, j’espère qu’on ne sera pas trop nombreux non plus… Mais pas la peine d’y penser ! J’écoute Daisy expliquer l’endroit où on jouera : près de la tour de l’horloge. Je crois que je vois où c’est… Mais pourquoi parle-t-elle de se changer ? On ne peut pas jouer comme ça ? Non, bien sûr que non, suis-je bête. C’est du sport le foot, on ne fait pas de sport en uniforme d’école ! Je hoche donc la tête : je vais aller mettre mes affaires de cours de Vol. La Poufsouffle se met en route, mais un détail m’embête. Et la politesse ? Je me tourne vers la professeure : «Au revoir madame ! C’était très intéressant à faire ce devoir.» Et je suis sincère – étonnant alors que je n’aime pas l’Histoire habituellement…

Satisfaite de ne rien avoir oublié, je fais un léger signe de main à Esme. Je suis contente d’avoir travaillé avec elle plutôt qu’avec quelqu’un d’autre, c’est une élève sérieuse donc c’était agréable. Et puis je sors de la bibliothèque, saluant Thomas qui part rejoindre sa Salle Commune. Je ne sais pas s’il viendra ou non, j’ai oublié de lui poser la question. Mais qu’importe, il fait ce qu’il veut. Moi, je vais me changer, parce que promis je ferais un effort pour la gentille Poufsoufle qu’est Daisy.

Alors que la fin du cours approchait, Arthur se rendit compte qu’aucun travail n’avait été encore fait et ce n’était certainement pas lui qui allait faire l’effort de rendre l’exercice à la professeure. Le lion observait d’un regard distrait les autres élèves, alors qu’il avait posé son menton sur ses bras qui étaient eux croisés sur la table. L’heure passait trop lentement à son goût et il n’avait qu’une hâte, sortir de la bibliothèque et allait faire du football. Il arqua un sourcil en entendant son prénom être prononcé par Daisy suivi d’une légère pique. Il grimaça et lui chuchota un gnagnagna alors que lui se coltinait encore son groupe.

Puis, lorsque la Poufsouffle sorti de la salle, et que d’autres élèves faisaient la même chose, le lion commença à mettre son sac sur son dos, puis se leva doucement de sa table, le regard rivé vers la professeure. Voyant qu’elle était occupée à parler avec un élève, il fila avec hâte, mais discrétion, tentant de se fondre dans la petite foule. Tout était dans l’allure. Il lui fallait rester naturel. Et lorsqu’il se retrouva enfin dans le couloir, il sourit et se dirigea directement vers le lieu de rendez-vous.