Thomas observait attentivement la jeune étudiante, l’évaluant d’un air tranquille. Certaines personnes finissaient par se sentir intimidé par un regard aussi inquisiteur mais c’était l’une des habitudes de Kingskade. Morgana semblait d’un naturel enjoué ou peut-être se sentait-elle obligée en sa présence, mais il flottait sur ses lèvres délicates un sourire étincelant. Thomas nota ses yeux pétillants et remplis d’une curiosité polie. Elle devait être une étudiante sérieuse si elle avait pu obtenir un tel poste de responsabilité au sein de l’établissement.

"De plus, il faut toujours garder en tête que nous représentons l’école !"

Cette dernière phrase arracha un sourire moqueur au jeune homme. Représenter l’école? Peut-être Morgana n’avait-elle pas vue le jeune homme assis un peu plus loin qui venait de s’étouffer avec son verre et dont le liquide ressortait de son nez sous le rire de ses camarades. Ou encore les gloussement éloquent des jeune fille près de sa table qui continuait de le dévisager comme s’il sortait d’un lac à dos de Kelpie. Quel drôle de représentation de l’école pensa Kingskade sans pourtant que sa réflexion ne franchisse ses lèvres. Pour sûr, il n’était plus à Durmstrang.

-Je vois...Des obligations supplémentaires en somme.

Thomas nota alors les couleurs rouges et or de l’uniforme qu’il voyait apparaitre sous le manteau de la jeune femme. Comme il commençait à s’en rendre compte, les étudiants portaient les couleurs de leur maison sous diverses formes; cravate, foulard, bonnet, épinglette. Morgana devait donc être membre des Gryffondors, maison qui se caractérisait par le courage. Alors qu’il allait en faire la remarque, un jeune homme surgit derrière Morgana, posant ses mains sur les épaules de l’étudiante, d’un geste possessif. Il chuchota quelque chose à l’oreille de la jeune femme sans que Thomas ne puisse entendre. Ces deux-là se connaissaient visiblement, ils étaient sans doute amis, ou même plus. Le nouvel arrivant s’étala sur l’une des chaises avec la nonchalance caractéristique des adolescents, face à Kingskade. Visiblement, les bonnes manières semblaient bien étrangère ici. Comme par réflexe, Thomas ramena le livres de Poudlard près de lui sans réellement trahir son agacement. Le nouveau venu semblait avoir leur âge, probablement un étudiant.

''Yo mec''

Kingskade scilla. C’était visiblement un étudiant au vocabulaire limité.

''Arthur''

Voilà qui était fait en guise de présentation. Le dénommée Arthur était un jeune homme au visage volontaire. Ses cheveux bouclés et indisciplinés retenue sous sa casquette, il avait des yeux noisette que certain aurait qualifié d’agréable. Pendant une longue seconde, Thomas fut tenté de ne rien répondre mais ses bonnes manières l’emportèrent, surtout en présence d’une femme.

-Kingskade. Finit-il par répondre en guise de salutation.

Le but n’était pas d’ouvrir les hostilité, m’enfin, pas tout de suite. Remarquant que Morgana était encore la seule debout, Arthur n’ayant visiblement pas attendue une invitation à s’assoir pour prendre place, Thomas se leva à son tour afin de tirer l’une des chaises d’un geste précis pour inviter la jeune femme à prendre place à son tour.

"Alors, tu trouves ça comment ici ?"

La remarque fit sourire de nouveau Kingskade. À croire qu’on le prenait pour un étranger alors qu’il était probablement plus anglais que certain assis ici. Mais Arthur sans le savoir marquait un point : ce n’était pas ce à quoi il était habitué. Durmstrang était une école privée qui accueillait des élèves sélectionnés. Le nombre d’étudiant était donc limité par rapport à Poudlard qui semblait en accueillir beaucoup plus d’élève, s’il se fiait à ce qu’il avait vue dans les rues du petit village.

-Différent...

Quel conte aurait été le mot plus juste, bruyant plus réaliste, désordonné et indiscipliné lui vinrent également à l’esprit mais il n’avait certainement pas envie d’étaler son opinion sur le sujet.

Discussion mais sans alcool !

        Un Espoir. Une attente. Peut-être vaine… Elle ne voulait peut-être plus me revoir. Une volière. Vide. Un hibou qui ne venait pas. Ne viendrait pas peut-être. Jour après jour. Un doute grandissant. Sûrement de ma faute. Sans aucun doute. Mais un jour, un thé presque froid, on frappa à la fenêtre. Lore… Ou plutôt sa chouette. Une promesse, qui finalement se réalisait. Mon cœur fut empli de joie. Un début. Le début peut-être d’une amitié renaissante. Je l’espérais.

Devant l’armoire, j’hésitais. Beaucoup trop de questions pour pas grand-chose. J’essayais de nombreuses tenues. Je voulais bien faire. Faire bonne impression. Mais pas trop. L’apparence n’était pas une priorité pour moi. Le pragmatisme avant tout. Être confortable, ça, c’était important. Mais aujourd’hui était un jour particulier. Élégance, féminité… Sensualité ? Non n’abusons pas non plus. Il s’agissait seulement de retrouvailles. L’amour n’avait plus lieu d’être. Toujours une place dans mon cœur. Lore. Mais pas dans l’avenir. Passé merveilleux. Point. Elle avait son futur, j’avais le mien. Je voulais seulement renouer des liens. Une robe printanière. Juste ce qu’il faut de dévoilé. Oui c’est bien.

        Pré-au-Lard. Souvenirs d’adolescence. J’y avais remis les pieds récemment. J’avais croisé Malicia. Un lieu du passé pour renouer avec le mien. J’aimais beaucoup cette ironie. Village immuable et pourtant différent. Tout était différent. Les odeurs, les rires, les devantures. Mais pas le chemin jusqu’aux Trois Balais. J’étais passée devant la dernière fois. Sans m’arrêter. Je n’aimais pas boire seule. Mais aujourd’hui, c’était différent. Il y avait Lore. C’était une bonne raison pour s’installer.

Je la cherchais du regard et ne tardai pas à voir sa belle chevelure sombre sur la terrasse. Contraste avec la luminosité du soleil. Un ciel bleu, sans nuages. J’espèrais que ce serait le cas pour la discussion. Il n’y avait pas de raison. Je doutais. Je ne voulais pas faire d’erreur. Du moins en refaire. J’aurais dû ramener quelque chose, non ? Non, c’était une simple après-midi entre amies. Pas de prise de tête, juste un moment agréable.

Je vins m’asseoir en face d’elle, magnifique dans sa robe. Je ne pus retenir un sourire. Cela me faisait plaisir de la voir. Loredana serait à jamais associée à des émotions positives, c’était certain.

« Coucou, désolé, j’espère que tu n’attends depuis longtemps. Comment tu vas aujourd’hui ? »

        Je voulais en savoir plus. La dernière fois, nous n’avions pas vraiment eu le temps d’échanger. Prises par nos obligations respectives. Des mots échangés rapidement au coin du Chemin de Traverse. Partie émergée de l’iceberg. Nous avions encore beaucoup de choses à nous raconter. Il fallait réapprendre à se connaître.

J’avais pu entrapercevoir la vie de Loredana, mais j’étais curieuse. Je voulais savoir l’évolution de son caractère, de ses pensées, ses doutes, ses envies. Je retombais dans mes vieux travers. Sa confiance en moi avait dû se tarir, s’évaporer, disparaître. Elle ne se confierait plus comme avant c’était certain. Mais tout n’était peut-être pas perdu.

Codage par Libella sur Graphiorum

Thomas ne participa pas aux échanges définitivement amicales que s’échangeait Morgana et Arthur. Il ne faisait pas partie de cette complicité et une telle amitié lui était étrangère. Toutefois, cela lui permis d’en apprendre davantage sur les deux étrangers devant lui. Arthur était visiblement comme la majorité des adolescents avec une assurance et une nonchalance à toute épreuve. Les clins d’œil moqueur qu’il adressait à sa collègue trahissait une certaine arrogance. Ce gars ne se prenait décidément pas au sérieux. Morgana pour sa part, était une jeune femme non seulement jolie mais avec une répartie efficace qui dévoilait son humour. Le regard quelle lança à la table bruyante était digne d’une bibliothécaire pointilleuse. Son geste fut toutefois efficace puisque le ton rebaissa d’un niveau.

Ses bonnes manières anglaises étant encrée au plus profond de lui, Kingskade attendit que la jeune femme se soit assise avant de reprendre place. Pour certain, c’était de la galanterie, pour lui c’était du savoir vivre. ''Les bonnes manières sont le signe des rois'' disait souvent sa grand-mère pour qui tout ceux qui n’en faisait pas usage était comparable à des trolls. Les trois étudiants se retrouvèrent alors assis ensemble à la table, une vraie petite équipe. La tentative de diversion que tenta Thomas pour divertir le mouton frisé ne prit pas. Arthur se contenta de le dévisager en répétant vaguement sa phrase qui sonnait toujours aussi creux, même par lui.

L’interrogation du serveur fit sourire Kingskade qui se contenta d’un petit air supérieur simplement pour agacer le jeune homme. La curiosité de Digler était palpable, un nouvel élève, un accent inexistant, une peau blanche, mais d’où pouvait bien venir Kingskade? Pourtant, celui-ci semblait vouloir faire durer le suspense mais aussi satisfaisant pouvait être le jeu, il ne pouvait durer éternellement.

-J’étais à Wolverhampton. Finit par dire Thomas.

Ce qui était vrai, dans un certain sens. Maintenant, les probabilités que les deux étudiants connaissent cette ville loin de Londres et en plein milieu de l’Angleterre était peu probable. Même dans le monde des sorciers on en parlait peu, se contentant de dire qu’elle avait été fondée par des loup-garou désireux de s’éloigner de Londinium à l’époque romaine et qu'encore aujourd'hui elle avait cette réputation d'être évitée, surtout la nuit.

Soudainement, Arthur sembla se souvenir qu’il était le serveur et que par conséquent, un travail l’attendait et qu’une partie de ce travail consistait à prendre leur commande.

-Un thé, noir.

Voilà qu’il allait enfin avoir le thé qu’il espérait depuis le début de cette après-midi!